La mer est un espace peu sûr. Depuis le Moyen-Age, corsaires et pirates chassent les navires de commerces pour s'emparer de leurs cargaisons. Si l'âge d'or de la guerre corsaire en Méditerranée se situe dans la première moitié du XVIIe siècle, toutefois, le transport maritime continue d'en être affecté jusqu'au début du XIXe siècle. Les corsaires barbaresques installés à Alger, Tunis et Tripoli, font peser une menace permanente sur les côtes de Méditerranée occidentale en s'emparant des marins et des pêcheurs pour les emmener comme esclaves au Maghreb.  La mer est aussi le théâtre de batailles navales entre les flottes des Etats qui cherchent à contrôler la voie maritime. Français et Espagnols s'affrontent autour des îles de Lérins entre 1635 et 1637. En Provence, nombreux sont les marins à avoir combattu. L'Amiral de Grasse, né le 13 septembre 1722 au Bar-sur-Loup, s'illustre pendant la guerre d'indépendance américaine de 1776 à 1783.  Sous la Révolution et l'Empire, les corsaires Français sont utilisés pour forcer le blocus continental imposé par l'Angleterre et pour perturber ses voies de communication maritimes. Le corsaire niçois Joseph Bavastro s'illustre lors du siège de Gênes puis écume les côtes espagnoles au voisinage de Gibraltar capturant de nombreux navires anglais.





Jusqu'à  la Révolution, la contrebande était punie des galères pour les hommes et de bannissement pour les femmes ! Le tabac et le sel occupent les premières places de la contrebande. Le tabac est introduit en France au milieu du XVIe siècle, d'abord grâce au moine André Thevet, qui importe les premières graines, puis par Jean Nicot, qui le recommande, sous forme de poudre, à  Catherine de Médicis pour soigner les migraines de François II. Produit d'importation, il est soumis à  un droit de douane, en 1629, par Richelieu. Sept ans plus tard les premiers plants sortent des terres de l'actuel Lot-et-Garonne. D'abord affermée à  des particuliers puis à  la seule Compagnie des Indes, la tabaculture devient monopole d'Etat par décret de Colbert en 1674. Une fiscalité contraignante puis, en 1719, une interdiction de cultiver l'herbe à  Nicot partout en France, à  l'exception de la Franche-Comté, de l'Alsace et de la Flandre, favorisent l'apparition d'un marché parallèle.

Dans les Alpes-Maritimes, le col de Tende, auquel on accède par l'impressionnante vallée de la Roya, est l'un des seuls points de passage naturel entre la France et l'Italie. C'est cette voie escarpée qu'empruntent les longues caravanes muletières ou les convois de charrettes chargées de sel mais aussi d'huile, de brebis, de métaux, de tissus. Le Piémont fournit en retour des ânes, des toiles, du riz, de la farine de maïs, du tabac.


LA CONTREBANDE MARITIME:

D'où il est question de la franchise de la ville de Nice et du comté.


"le port de Nice est soumis pour les droits de navigation aux mêmes règles que les autres ports de Sardaigne; on y paie comme partout ailleurs les droits de tonnage, de stallage, de carénage.

La ville au contraire et une partie assez considérable du comté, ont le privilège de recevoir exempts de droits de douane toutes les marchandises et denrées qui lui arrivent de l'étranger, à l'exception des blés, des sels et de la poudre qui sont prohibés ou soumis à un droit spécial."

On y retrouve en particulier:

la contrebande du sel

la contrebande des tissus anglais

la contrebande des sucres

la contrebande du tabac

 

LA GUERRE DE COURSE (XVIe-XVIIIe s.)

LA CONTREBANDE (XVIe-XVIIIe s.)

Au XVIIe siècle, l'histoire de Nice est alors marquée par les guerres entre la Savoie et la France. Cette période est également marquée, en 1610, par la construction du tracé de la Route Royale Nice-Turin, par la création du port franc de Nice et de Villefranche, en 1612, par le développement de l'architecture baroque et la création d'une cour souveraine, le Sénat de Nice, en 1614. En 1705, les troupes françaises du maréchal La Feuillade attaquent Nice. La château tombe en janvier 1706. La ville est occupée jusqu'en 1713 (traités d'Utrecht). Entre temps, Louis XIV a ordonné la destruction de la forteresse et des remparts. La ville change alors de fonction en perdant son rôle militaire. Nice, la Savoie, le Piémont et la Sardaigne deviennent un ensemble appelé "Les États Sardes". Après l'abdication de Victor-Amédée II, en 1730, son fils Charles-Emmanuel III poursuit une politique d'alliance contre la France. De 1744 à 1748, la guerre touche le pays niçois mais, la ville ayant perdu son intérêt stratégique, les combats se déroulent dans l'arrière-pays.


Le XVIIIe siècle, après la destruction du château et des remparts, se caractérise par de profondes modifications urbaines. Le cours Saleya est achevé en 1780. L'actuelle rue Saint-François-de-Paule devient la principale artère de la cité.

La population reprend son essor et s'implante en dehors du périmètre des anciens remparts.  Les élites niçoises sont de plus en plus attirées par Turin, où elles font leurs études et où elles font carrière dans l'administration, l'armée, ou la diplomatie.

Au même moment, un nombre croissant d'aristocrates anglais choisissent Nice comme lieu de villégiature pour l'hiver. Dans les années 1780, les hivernants sont au nombre de 300 environ.

En France, la révolution gronde. 10.000 aristocrates viennent se réfugier à Nice. Profitant du premier prétexte venu, les armées françaises déclarent la guerre aux États Sardes. La République franchit le Var le 28 Septembre 1792 tandis que la Savoie est déjà envahie. Le Comté de Nice et la Principauté de Monaco deviennent le département des Alpes-Maritimes. L'occupation française est une période difficile pour les Niçois humiliés par des méthodes d'intégration autoritaires. Devant ces agressions, un mouvement de résistance émerge avec les actions menées par les Barbets.