Restauration d’une Kubelwagen
Restauration d’une Kubelwagen
Une kubelwagen 82 qui revient de loin … Mais laissons d’abord parler son propriétaire, Alain FINE, le « maître d’œuvre » qui a sut lui « rendre vie » :
« J'ai trouvé ce véhicule en 1985 à l'abri dans un garage à 30 m de chez moi. Le propriétaire, un ami, l'avait acheté à un garagiste de l'arrière pays Niçois dans les années 1960. elle était sa première voiture à 18 ans. La plaque du fabriquant qui se trouve dans le compartiment moteur est datée d'avril 1945. Sa restauration à été délicate et c'est étalée sur plusieurs années. En effet, certaines pièces mécaniques avaient été changées et adaptées (tels les ailes avant, les fusées du train avant, etc….) et retrouver les pièces d'origines n'était pas si évident. ».
Toujours modeste et très cordial, Alain se confie sur la pugnacité, des heures incalculables, des recherches acharnées, la chance, pour trouver des pièces, des écrous, ,etc…. devenues quasi-introuvables, déjà à l’époque , pour restaurer au «boulon prêt » sa Kubel 82 !
Plus que tout long texte technique fastidieux, nos clichés parlent d’eux même !
Alain Fine est un spécialiste de la restauration de véhicules militaires, de la jeep, au GMC, ou Dodge, Laffly, motos, véhicules français , anglais, Italiens, etc…Bref, Alain depuis tout jeune est un passionné de « l’Histoire » Française en premier lieu, et de tous les conflits l’impliquant, avec une préférence pour la première et la deuxième guerre mondiale.
Son immense expérience des véhicules militaires, sa grande documentation technique et ses contacts avec des collectionneurs chevronnés comme lui, devenus ensuite ses amis ont contribué également à la survie de notre patrimoine historique et de ses véhicules militaires.
Sylvain P.
Historique:
Pas si facile de mettre la main sur une Kubelwagen de nos jours, malmenée pendant la guerre, détruite lors de la débâcle Allemande, la Kubelwagen (voiture bassine/baquet) conçu par Ferdinand PORSCHE et construite à quelques 50 000 exemplaires par les usines Volkswagen. Elle est aussi connue sous le type 82.
Le moteur d'origine de la Volkswagen KDF (kraft durch freude - la force par la joie) de 985 Cm3 fut porté à 1131 Cm3 afin d'atteindre les 25 chevaux. Disposé à l'arrière, refroidi par air, le quatre cylindres à plat est accolé à une boite de vitesse à quatre rapports, propulsant l'ensemble à une vitesse maximale dépassant légèrement les 80 Km/h.
La charge utile pour ce véhicule de 725 Kilos à vide est de 1025 Kilos passagers compris. Le châssis, lui aussi provient de la production de série des KDF.
La garde au sol est augmentée par modification du dessin des fusées avant afin de décaler les roues vers le bas, et par l'adjonction d'un système de réduction à l’arrière. Les châssis étaient assemblés à WOLFSBURG tandis que les carrosseries en tôle nervurée proviennent de BERLIN. Le véhicule dispose d'un pare-brise rabattable, l'ensemble est recouvert d'une capote et de panneaux de portes amovibles. A l'intérieur des sièges sommairement rembourrés, au sol une clayette de bois, on trouve aussi, un logement aménagé réservé à un jerrycan se lovant dans l'espace perdu sous le tablier avant, derrière les passagers arrière un coffre permet de ranger quelques bagages.
Pour les démarrages dans des conditions hivernale, un carburant spécialement volatile de départ est nécessaire, il est contenu dans un réservoir de carburant auxiliaire de petite taille, il fut monté en série à partir du numéro de châssis 2-015518.
Poids à vide : 725kg · Poids total en charge : 1025kg · Garde au sol : 29cm · Empattement : 2.4m · Longueur : 3.74m · Largeur : 1.6m · Hauteur totale : 1.6m · Hauteur (capote & pare-brise baissés) : 1.12m · Voie avant : 1.35m · Voie arrière : 1.36m · Pneumatiques : 5.25x16 · Jantes : tôle emboutie en acier, 5 trous, entraxe 205,16x4.5
La quatrième mains:
La Kubelwagen, objet de cet article a été fabriquée en 1944 et porte le numéro de série 2038898, je l'ai trouvée en 1985 à l'abri dans un garage à trente mètres de chez moi, le propriétaire, un nouveau voisin, l'avait acheté à un garagiste de l'arrière pays Niçois dans les années 60, elle a été sa première voiture à 18 ans. Je suis donc le quatrième propriétaire. (le garagiste l’avait trouvé abandonné par l’armée allemande après-guerre)
L'état général était bon, mais sa remise en état laissait prévoir, évidement, beaucoup de travail en perspective.
Sur le train avant, les fusées ont été remplacées ( sûrement suite à un accident ) par des modèles civil des années 50/60, pour avoir une garde au sol augmentée. Il faudra les changer par des fusées d'origines trouvées chez un collectionneur Italien et refaire toutes les bagues en bronze, sans oublier de reprendre le jeu de la direction.
Il a fallu changer tous les roulements de roues, tourner les tambours, refaire les garnitures, graisser et régler les câbles de freins.
Démontage de la boite à vitesses, fabrication au tour et remplacement de deux bagues en celeron sur le blocage du différentiel.
Le moteur ( une grosse erreur ):
Au démontage du moteur (qui était bloqué), il apparut de grosses rainures et arrachements de métal sur la partie basse du bloc en aluminium, pansant trouver facilement un autre bloc vide, j'ai jeté le mien, après plusieurs recherches en vain, il a fallut ce résoudre à monter un moteur civil de coccinelle des années 54 (les puristes me pardonneront) refait à neuf ainsi que l’embrayage.
Les ailes avant étaient élargies à la façon d'ailes de Citroën Traction, il fallu les découper et leurs redonner leurs galbes d’origines.
Le bas des portières avaient été renforcées par des rajouts de tôle, à noter sur la porte arrière droite une attache pour permettre la mise en place d'un cadenas, ce qui pourrai me faire dire que ce véhicule serrait une kubel autoradio 3 places type 82/1.
Le tableau de bord n'était qu'une simple tôle plate qui comportait un compteur à vitesse, un manomètre de charge et un de pression d’huile, je l’ai remplacé par une copie fabriquée d'après les photos et les côtes prises sur un d’origine.
Les sièges, de fabrication civile, ont du être changés par des origines à l'avant et des copies pour l’arrière, tout le câblage électrique a été refait à neuf.
Au sablage du véhicule, sur certains endroit est apparu la couleur d'origine qui était jaune avec des camouflages vert, et dans le compartiment moteur un reste de marquage est encore visible ( entstort nach gruppe ) .
Conclusion:
Apres plusieurs mois, et plusieurs coupures de travail, le résulta obtenu et très satisfaisant, et je ne désespère pas de trouver un bloc moteur d'origine dans lequel je pourrai remettre toute la partie mécanique de 44 que j'ai gardée.
ALAIN FINE
KUBELWAGEN 82 :
PHOTOS